Ephraim Halevy (ex-Chef du Mossad) sur les menaces iraniennes : « les USA et Israël ont gagné la Guerre contre l'Iran ».
Selon l’ancien secrétaire américain à la défense, Dov Zakheim, qui intervenait devant la conférence sur la sécurité d’Herzlia, une attaque israélienne sur les installations nucléaires iraniennes serait inutile et ne servirait qu’à ruiner les relations avec l’administration Obama. Selon Zackheim, la combinaison du système de défense balistique israélien « Arrow », et des missiles Aegis des navires américains en méditerranée, permettrait d’intercepter un tir iranien sur le pays.
« Il y a moins d’1% de chances qu’un missile iranien puisse percer ces défenses », ajoutant que l’Iran sait pertinemment ce qu’il adviendrait après une de ses attaques compte tenu du potentiel nucléaire israélien.
Pour Zakheim, une attaque israélienne transformerait l’Iran et le monde arabe en ennemis permanents, et les conséquences sur les relations avec les USA seraient « terribles ». Un peu plus tôt, Ephraim Halevy, ancien chef du Mossad a tempéré les craintes issues des menaces iraniennes, considérant pour sa part que les Etats Unis et Israël « avaient gagné la guerre contre l’Iran ».
Pour Halevy « Israël a le complexe d’infériorité d’une minorité ; nous devons considérer l’Iran comme une puissance régionale, mais l’Iran connait aussi notre puissance ».
A l’appui de son analyse, Halevy explique que l’Iran n’est jamais intervenue directement, ni pendant la guerre contre le Hezbollah, en 2006, ni durant l’opération Plomb durci contre le Hamas, alors que la République islamique a des liens quasi organiques avec les deux milices.
Gaby Ashkenazi lui a fait part de ses craintes sur la radicalisation de la région, prédisant qu’Israël doit se préparer à « des batailles sur différents théâtres d’opérations », compte tenu notamment des liens entre les différents acteurs. Pour Ashkenazi, le camp radical se renforce, en même temps que le camp des modérés s’affaiblit.
Selon lui, les menaces que font peser Hamas et Hezbollah sont limitées : « Sans les sous estimer, ils ne peuvent conquérir ni la Galilée ni le Néguev, et ils savent que dans une guerre conventionnelle, ils seront battus ».
« Tsahal possède une puissance de feu impressionnante, mais cette puissance ne peut être utilisée pour faire face au Hamas ou au Hezbollah. On ne peut pas tout résoudre par des bombardements, nous devons être capables de manœuvrer sur terre », a-t-il souligné. Gaby Ashkenazi a également déclaré vouloir, à la fin de sa carrière militaire, contribuer à sortir les relations et la Syrie d’un statu quo « paralysant », évoquant un Traité avec la Syrie, qui affaiblirait le Hezbollah et la présence iranienne dans la région.
ISRAËLVALLEY, Gerard Fredj, publié le 12 février 2011
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Mots-clef : Menace iranienne, puissance israélienne