Basher El Aassad, le président syrien, a décidé de faire un geste envers la petite communauté juive de son pays et d’indiquer par la même occasion à Israël qu’il n’a rien contre le peuple juif. Aux frais du contribuable, les 11 synagogues de Syrie vont être restaurées d’ici Pessah. Déjà, les travaux ont commencé à l’antique synagogue A-Raki à Damas. Les restaurations vont être effectuées en même temps dans les 10 autres lieux de cultes juifs des grandes villes de Syrie.
"Le président Assad voit dans la restauration des synagogues une contribution importante dans la préservation de la laïcité de son pays" a déclaré au journal Wall Street Josh Landis, le directeur du Centre des Etudes du Proche-Orient à l’Université de Oklahoma. "Il a donné un ordre particulier pour cette action" a-t-il précisé.
Il semble que le projet de restauration des synagogues syriennes soit le fruit de la rencontre entre Basher El Assad et le président des organisations juives américaines Malcolm Hoenlein, il y a quelques mois. Hoenlein avait démenti d’avoir transmis un message de Binyamin Netanyahu au président syrien. Il avait alors déclaré : "Je suis venu m’entretenir d’un sujet délicat qui touche aux synagogues et aux cimetières juifs en Syrie".
L’ambassadeur syrien à Washington, Imad Moustafa, a été très clair sur le geste du président Assad : "Il n’y a aucun lieu avec le conflit israélo-syrien". Ce n’est donc un signe d’un quelconque assouplissement de la position de la Syrie envers Israël. Selon les observateurs, la Syrie veut se rapprocher également des quelques 75 000 ressortissants juifs originaires de Damas qui habitent aujourd’hui Brooklyn et New Jersey. Quelques dizaines d’entre reviennent régulièrement en Syrie où ils font du commerce. En Syrie même on ne compte plus qu’une centaine de Juifs contre 3700 il y a encore 16 ans.
Le président syrien veut sans aucun doute améliorer aussi son image auprès de l’administration américaine qui le considère comme un allié de l’Iran et un trouble-fête au Liban.
Source : Yediot Aharonot
mercredi 9 février 2011, par