Des diplomates du gouvernement de Jérusalem estiment que la chute du gouvernement libanais mercredi risque d’entraîner une aggravation de la situation entre le Liban et Israël dès les prochains jours. Yossi Lévy, l’un des responsables du ministère de la Défense, a déclaré: «En principe, ce problème ne concerne que le Liban. C’est une affaire intérieure qui ne devrait pas nous intéresser. Cependant, nous sommes très attentifs à tout changement ou développement possible.» Il a précisé: «Jérusalem a fait passer un message très clair à son voisin, par voie diplomatique indirecte. Nous avons transmis au Liban que son intérêt au niveau régional est de préserver la trêve et de ne pas se laisser entraîner par des provocations ou par des décisions intempestives.»
Onze ministres libanais, membres du Hezbollah ou associés à celui-ci, ont annoncé leur départ du gouvernement libanais, ce qui implique deux conséquences. La première consiste en la chute irrémédiable du gouvernement d’union nationale, et la seconde en l’impossibilité de parvenir à une solution de la crise politique et de la tension croissante qui touchent ce pays. Jeudi, le Hezbollah devrait être désigné comme responsable de l’attentat qui a coûté la vie au précédent dirigeant libanais, Rafiq Hariri, touché par l’explosion d’une voiture piégée en février 2005, et père du présent Premier ministre libanais, Sa’ad Hariri, hôte du président américain Obama.
Le Hezbollah voulait empêcher la vérité d’être dévoilée, concernant le meurtre du précédent dirigeant libanais. Le mouvement chiite voulait influer sur la commission d’enquête chargée d’établir les faits et de désigner les responsables du crime. Il voulait imposer sa propre version des faits. Au moment même où s’est tenue la conférence de presse qui réunissait Obama et Hariri, le ministre libanais de l’Energie, Gibran Bassil, a décidé à son tour de convoquer la presse à Beyrouth pour annoncer le départ de la coalition des ministres représentant le mouvement terroristes ou affiliés à lui. La constitution libanaise stipule en effet que si plus du tiers des ministres abandonnent leur poste, le gouvernement passe alors au statut de «gouvernement transitoire». Or, le camp de Hariri contenait seulement 19 ministres, contre 10 du Hezbollah. L’un des ministres proches d’Hariri, Saïd Hussein, a annoncé lui aussi sa démission, peu après la conférence de presse organisée à Beyrouth ce mercredi.
[Mercredi 12/01/2011 20:18]
par Yéochoua Sultan