L’explosion d’une bombe dans la nuit de vendredi à samedi devant une église copte d’Alexandrie, où des fidèles s’étaient réunis pour le Nouvel An, a fait au moins 21 morts et 79 blessés, selon un bilan communiqué par les autorités égyptiennes.
Le ministère de l’intérieur privilégie la piste d’un kamikaze. « Il est probable que l’engin qui a explosé était placé sur un kamikaze qui a péri au milieu des autres victimes », peut-on lire dans un communiqué du ministère égyptien. Le mode opératoire de cet attentat et celui des précédents « indiquent clairement que des éléments étrangers ont planifié et exécuté » cette attaque, précise le texte.
La bombe, de fabrication locale, contenait des bouts de métal « pour atteindre le plus grand nombre » de personnes, selon le communiqué. Le gouverneur d’Alexandrie, Adel Labib, « a accusé Al Qaïda d’avoir commandité cet attentat », ont rapporté des chaînes de télévision égyptiennes dans leurs bandeaux défilants, sans donner plus de détails.
« DE VILS TERRORISTES ONT VISÉ LA NATION »
De son côté, le président Hosni Moubarak a condamné, dans une allocution télévisée, un « acte criminel odieux qui a visé la nation, coptes et musulmans », et dénoncé, sans plus de précisions, « l’implication de mains étrangères » dans ce massacre.
L’explosion s’est produite juste après minuit devant l’église d’Al Kidissine, où des fidèles assistaient à une messe. Des extraits de la vidéo de surveillance de l’église, publiés par la BBC, témoignent de la panique qui a saisi les croyants.
L’attentat a conduit des centaines de chrétiens à se regrouper dans la rue pour manifester leur colère. Aux cris de « Le coeur des Coptes est en feu » ou « Le sang des Coptes n’est pas bon marché », des centaines de jeunes chrétiens d’Alexandrie ont affronté les forces de l’ordre. Sourds aux appels au calme des évêques et des officiels, les manifestants répartis en petits groupes ont lancé tout au long de la journée des pierres et des bouteilles sur les forces anti-émeutes.
Les policiers, appuyés par une camionnette blindée envoyée en renfort pour sillonner les ruelles voisines, répondaient par des tirs de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Plusieurs voitures ont été incendiées. Une mosquée voisine a été endommagée et huit musulmans sont au nombre des blessés.
La minorité chrétienne d’Egypte représente environ 10 % des 79 millions d’habitants du pays. Les relations tendues avec la majorité musulmane dégénèrent régulièrement en violences. En novembre, de violents affrontements avaient éclaté au Caire entre des manifestants chrétiens et les forces de la police anti-émeutes à la suite de l’arrêt du chantier d’une église. Deux chrétiens avaient été tués et plusieurs dizaines de personnes avaient été blessées, selon des sources médicales, tandis que plus de 150 manifestants étaient interpellés.
L’Eglise copte égyptienne a par ailleurs été menacée par Al Qaïda en novembre. L’Etat islamique d’Irak, branche irakienne de la mouvance islamiste armée, accuse l’Eglise égyptienne de détenir contre leur gré des femmes qui se sont converties à l’islam.
LeMonde.fr avec AFP et Reuters | 01.01.11
Une voiture piégée a explosé dans la nuit de vendredi à samedi près d’une Eglise copte d’Alexandrie, qui commémorait le Nouvel-An chrétien. Selon la Police, le bilan non encore définitif est de 21 morts et de nombreux blessés.
A l’arrivée des ambulances et de la Police égyptienne, des Coptes se sont attaqués aux policiers ainsi qu’à une mosquée du secteur, pour manifester leur colère contre le manque de protection dont jouit la minorité copte d’Egypte, sans cesse menacée par des Musulmans.
En 2006, un fidèle Copte avait été poignardé à mort dans cette même Eglise, et au mois de décembre 2009, à l’approche de la fête de Noël, sept Coptes avaient été mitraillés depuis une voiture lors d’une procession près de Louxor. Depuis quelques mois, les tensions entre la majorité musulmane et les Coptes sont montées d’un cran, lorsque les autorités égyptiennes ont annoncé leur décision de cesser la construction d’un Eglise copte près de Gizeh. Après de violentes manifestations, le Président de la Commission des Relations Extérieures du Parlement égyptien, Dr. Mustafa Al-Faqui, avait accusé…le Mossad d’être à l’origine de ces troubles et de l’opposition croissante entre Musulmans et Coptes en Egypte.
N’ayant pas la « chance » d’être Palestiniens, les 8 millions de Coptes égyptiens ne bénéficient d’aucune tribune internationale ni d’une quelconque sollicitude particulière de la part de la Communauté internationale ou des dizaines d’ONG qui défendent les Droits de l’Homme…
par Shraga Blum
http://www.israel7.com/2011/01/egypte-attentat-anti-copte/