Un sondage Pew publié en décembre 2010 est là pour nous rappeler que la vaste majorité des musulmans d’Égypte aspirent à ce que l’islam joue un grand rôle en politique. La quasi-totalité d’entre eux accueillent favorablement l’influence de l’islam dans la politique de leur pays.
Les musulmans égyptiens qui pensent que l’Islam joue un rôle important dans la politique sont presque unanimes (95%) pour dire que c’est une bonne chose, tandis que 80% de ceux qui disent que l’islam ne joue qu’un rôle mineur pensent que c’est mauvais pour le pays.
La même étude indique que 82% des égyptiens musulmans sont en faveur de la lapidation pour punir l’adultère et 84% sont pour la peine de mort pour ceux qui quittent l’islam.
Dans ce contexte et compte tenu de ces chiffres, il n’est pas très réaliste d’imaginer que la révolte en Egypte puisse déboucher sur l’émergence d’une démocratie. D’autant plus que Hosni Moubarak régnait sans partage et de ce fait, en dehors de la confrérie des Frères musulmans, il n’existe aucune organisation politique structurée s’opposant au pouvoir de Moubarak et de l’armée qui soit là pour reprendre les rênes du pouvoir. Quant à Mohammed Elbaradei, l’ancien directeur général de l’AIEA, dans lequel les occidentaux fondent leurs espoirs, il n’a aucun poids politique en Egypte. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est prêt à s’allier aux Frères musulmans (lire).[Mise à jour à 19:08 – Les forces de l’opposition égyptienne (comprendre le Frères musulmans) ont accepté de soutenir Mohamed ElBaradei, pour les représenter dans les négociation avec le gouvernement, a déclaré un membre éminent des Frères musulmans, dimanche (Reuters)]
A présent, il convient de rappeler qui sont ces Frères Musulmans, dangereux idéologues islamistes en costume cravate, tapis dans l’ombre derrière les manifestants, et se tenant prêts à entrer en scène pour jouer la partie avec le soutien probable de l’Iran.
Son opposition fondamentale et parfois violente aux États laïcs arabes a amené son interdiction ou la limitation de ses activités dans certains pays comme la Syrie ou encore l’Égypte. La lutte contre l’État d’Israël est au cœur du mouvement depuis sa fondation, et le théoricien du jihad armé, Sayyid Qutb, fut l’un de ses membres égyptiens les plus en vue. Néanmoins, ses différentes branches ont depuis condamné le recours à la violence en dehors de la Palestine. Le mouvement entretient avec les institutions promouvant le wahhabisme saoudien des relations alternant entre la coopération et la rivalité.[..]
Depuis quelques années, pour conquérir le pouvoir les Frères musulmans ont appliqué une véritable métamorphose. La plupart des membres de la confrérie ont fait un important travail au niveau de leur apparence vestimentaire et physique. Habillé en costume à l’occidentale, ils sont soit complètement rasés, soit portent une barbe finement taillée. Ils sont pour beaucoup issus des hautes écoles, parlent tous plusieurs langues étrangères et se présentent désormais en démocrates.(Wikipedia)
Quelques faits d’armes des Frères musulmans :
-En 1935, l’organisation rentre en contact avec Amin al-Husseini, le grand mufti de Jérusalem allié et conseillé d’Hitler, et participe à l’insurrection palestinienne de 1936.
-En 1948, le 28 décembre, l’organisation assassine le Premier ministre égyptien de l’époque, Mahmud Fahmi Nokrashi.
– divers actions armées et attentats, y compris attentats suicides par la branche palestinienne l’Al-Mujamma’ al-islami de la confrérie.
– En 1978, l’organisation se scinde en deux, un bras renonce à la violence, l’autre pas et fera assassiner le Président Sadate en 1981.
– En 2005 la confrérie des Frères musulmans est accusée d’avoir organisé l’escalade mondiale dans l’affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten.