Catherine Pederzoli a été mise à pied, par mesure conservatoire, pour une période de 4 mois, par le recteur de Nancy pour avoir utilisé, dans la construction de ses projets pédagogiques, le mot « Shoah » en lieu et place du mot « génocide », plus politiquement correct. Ce pinaillage intellectuel est inique pour ceux et ils sont encore nombreux, qui pensent que la Shoah a et aura toujours un caractère exceptionnel.
Mais nous pensons que cette tentative de jeter le discrédit sur une professeure pour cette raison précise en cache d’autres, plus inavouables. Un tel acharnement contre une enseignante isolée n’est pas compréhensible sauf à penser qu’il s’est élaboré, au fil des mois, une complicité tacite, parfois involontaire, entre acteurs de l’éducation nationale, surtout du côté de l’inspection académique.
Contrairement à l’usage, qui aurait voulu que cela se passe en décembre 2010, Catherine Pederzoli passera en conseil de discipline ce lundi 3 janvier à 8 h du matin. Il était prévu, avant la mesure conservatoire dont elle a fait l’objet, qu’elle reprenne ses cours à 10 h. L’administration de l’Éducation Nationale a de bien curieuses manières de considérer ses professeurs. Cela signifie que Catherine va entamer un nouveau trimestre sans savoir ce qu’elle deviendra, sans connaître son avenir professionnel. Primo a fait un appel pour soutenir ce professeur, injustement accusé de plusieurs méfaits et troubles au sein de ce grand ministère. Vous avez été nombreux à répondre à notre appel, souvent pour nous encourager, nous dire Bravo, parfois en faisant un don pour soutenir cette action. Résumons les faits : Notre amie Catherine organise, dans le cadre de son enseignement et donc du mandat qui lui a été confié, des voyages à visée pédagogique, dans les camps d’extermination. Catherine Pederzoli a été mise à pied, par mesure conservatoire, pour une période de 4 mois, par le recteur de Nancy pour avoir utilisé, dans la construction de ses projets pédagogiques, le mot « Shoah » en lieu et place du mot « génocide », plus politiquement correct. Ce pinaillage intellectuel est inique pour ceux et ils sont encore nombreux, qui pensent que la Shoah a et aura toujours un caractère exceptionnel. Mais nous pensons que cette tentative de jeter le discrédit sur une professeure pour cette raison précise en cache d’autres, plus inavouables. Un tel acharnement contre une enseignante isolée n’est pas compréhensible sauf à penser qu’il s’est élaboré, au fil des mois, une complicité tacite, parfois involontaire, entre acteurs de l’éducation nationale, surtout du côté de l’inspection académique. Comme le relève le député Jean-Pierre Brard, particulièrement actif dans cette affaire, un rapport remis par les inspecteurs généraux de l’Éducation nationale reproche à Catherine l’emploi abusif du mot « Shoah » mais il va également jusqu’à mettre en doute sa « bonne santé mentale ». Il s’agit du rapport officiel. De manière tout à fait calomnieuse, une certaine Madame Gashet, inspectrice certainement très compétente en Histoire, mentionne dans une de ses « communications » le fait que Catherine Pederzoli est également une fauteuse de trouble. Elle en veut pour preuve que Catherine aurait (conditionnel) suscité une grève des élèves pour protester contre l’état désastreux de toilettes des garçons et, circonstance aggravante, qu’elle aurait pour compagnon un journaliste éminent de l’Est Républicain. Les deux affirmations sont, bien entendu, totalement fantaisistes, ne correspondent en rien à la réalité et n’ont pas à figurer dans un rapport portant sur l’enseignement de la Shoah. Ce qui démontre à l’évidence qu’un climat délétère s’est installé depuis quelques années au Lycée Henri Loritz de Nancy, que les rumeurs circulent dans le petit microcosme des responsables éducatifs et qu’elles sont prises pour argent comptant. Curieux, tout de même, pour des personnels hautement qualifiés qui devraient pourtant savoir prendre du recul vis-à-vis des rumeurs et des impressions. Lorsque des inspecteurs académiques en sont à remuer une telle fange, l’abus de pouvoir n’est jamais loin. L’idéologie qui sous tend ce petit complot provincial n’est pas à la hauteur des enjeux éducatifs. On reste pantois devant de telles affirmations figurant dans un document officiel. Luc Chatel, gentil ministre de l’Education nationale, a été souvent et correctement interpellé par des députés, des syndicats mais a toujours botté en touche, se réfugiant derrière la sacro-sainte règle du respect des procédures. Parlons-en ! Tout professeur mis en accusation doit avoir libre accès, c’est le règlement, à son dossier administratif. Madame Pederzoli a dû attendre plusieurs semaines pour obtenir ce droit. L’usage veut que ce dossier soit photocopié et transmis afin que le fonctionnaire puisse préparer sa défense. Madame Pederzoli a été dans l’obligation de se déplacer pour consulter son dossier qui lui a été facturé 275 euros par l’administration. Et tout est à l’avenant dans ce dossier. Catherine Pederzoli, appréciée par ses élèves et leurs parents, subit mesquineries administratives, fausses accusations, rumeurs infondées. Dans cette boue, parfois, il survient des événements cocasses qui parviennent à la faire sourire. Car cette affaire a traversé les océans. Le fils de Catherine Pederzoli est un musicien de talent et mène sa carrière professionnelle aux USA. Il est un jour amené à se produire, lui et son quatuor, lors d’un concert prestigieux au Sénat américain. Dans le public se trouvent le monde des Arts, les vedettes, les stars. À l’issue du concert, un grand acteur américain mondialement connu s’entretient avec le fils de Catherine et lui demande s’il a un lien de parenté avec une certaine Catherine Pederzoli, professeure mise à pied en France. Il répond bien évidemment qu’il s’agit de sa mère et explique la situation. Il semblerait que cet acteur, scandalisé, ait pris son téléphone pour protester auprès de la plus haute autorité de l’État français, un ami des artistes et des « people ». Une intervention s’en est suivie qui a jeté le trouble dans le petit monde des adversaires déclarés de Catherine à Nancy. Sans aucun doute, le sentiment selon lequelle les Juifs contrôlent les médias et la politique s’est-il trouvée confirmée dans l’esprit étroit de nos petits idéologues de service au sein de l’Éducation Nationale. Il faudrait écrire le roman de cette affaire et en proposer des extraits aux épreuves du bac. Seulement, il reste le côté sombre de l’affaire, celui que l’on écrit pas. Il faudrait raconter l’histoire de cette solitude devant une machine effrayante, une administration pachydermique qui broie sans concessions. Il faudrait raconter ces incessants déplacements Nancy-Paris pour les audiences, pour les rencontres avec les avocats. Il faudrait raconter les dépenses supplémentaires occasionnées par ce tourbillon, les journées entières passées au téléphone pour trouver un interlocuteur. Il faudrait raconter les moments de désespoir lorsque surviennent les rejets d’un milieu peu courageux mais que l’on aime par-dessus tout. Il faudrait raconter l’angoisse de perdre définitivement un travail qui vous passionne. Il faudrait raconter les trahisons des élites, des fonctionnaires en position d’autorité et qui ne sont plus en face-à-face pédagogique depuis des années, se permettant de juger les compétences d’une professeure. Une mise à pied coûte cher, très cher. En dignité, en esseulement, et en frais financiers. Sur le plan administratif, la règle est cassante. Une mise à pied équivaut à une amputation dramatique du salaire. Il faut alors affronter les regards soupçonneux tout en faisant attention à la moindre dépense, calculer le prix du voyage pour garder un peu de réserve afin de vivre, simplement vivre et payer les factures. Un procès est une humiliation, surtout lorsqu’on est victime. Une procédure contre un service de l’État est particulièrement éprouvante pour la santé. C’est pour ce quotidien-là que Primo s’est engagé à soutenir Catherine Pederzoli. Des avocats, des spécialistes du Droit ont pris en main les aspects juridiques pour le côté administratif. Qu’ils soient ici remerciés pour leur rectitude ! Les dons, peu nombreux pour l’instant, ont tout de même permis à Catherine de vivre de meilleures fêtes et de ne plus s’inquiéter pour les aspects matériels de sa vie pour les quelques semaines à venir. C’est ce que nous voulions en premier. Nous ne pouvions laisser Catherine Pederzoli seule avec toutes ces dépenses auxquelles on ne songe même que lorsque cela nous arrive. Devant un monstre froid, ce qui compte avant tout est la solidarité, la chaleur. C’est ainsi que nous concevons notre action associative. Primo a recueilli, à cette occasion quelques témoignages de la part de professeurs qui confient leurs sentiments d’abandon face à une hiérarchie sourde, incompétente et surtout soucieuse de collecter les points de retraite. Mais le combat n’est pas terminé. Au-delà de la procédure administrative qui consiste à rendre à Catherine Pederzoli l’ensemble de ses prérogatives et fonctions, il convient de s’interroger sur l’aspect pénal de cette affaire. On ne peut impunément utiliser une fonction d’autorité pour salir une réputation, diffamer une personne afin de, petit à petit, mettre en cause l’enseignement de la Shoah, ce drame UNIQUE dont personne ne peut nier le statut d’exemplarité universelle. Primo s’y emploiera, avec votre soutien. Continuez à donner afin que Primo puisse avoir les moyens de soutenir Catherine Pederzoli. Pour savoir comment nous faire parvenir votre don, cliquez ici |
Nous avons promis de vous tenir régulièrement informés de la suite de ce qu’il faut bien appeler maintenant l’Affaire Pederzoli. |
Pierre Lefebvre © Primo, 02-01-2011
http://www.primo-info.eu/selection.php?numdoc=Do-579518129