Le chef des renseignements militaires sortant, le général de réserve Amos Yadlin, estime que, s’il le désire, le Hezbollah pourrait prendre le contrôle du Liban tout entier, mais il n’est pas certain du tout qu’il le veuille. « Le Hezbollah pourrait avoir tiré les leçons de la prise de pouvoir du Hamas à Gaza et comprend les limites qu’impose la responsabilité à l’échelle nationale », indique-t-il.
Le général Yadlin ajoute que personne au Liban ne souhaite retourner à l’époque de la guerre civile. Selon lui, les pays de la région, dont Israël, ont intérêt à ce que la stabilité règne.
« Il y a quatre scénarios possibles au Liban : 1. Chacun des camps interprétera le rapport du tribunal international à sa manière et on passera à autre chose ; 2. La crise politique s’aggravera et Saad Hariri démissionnera ; 3. Le conflit éclate après une perte de contrôle ; 4. La crise s’exporte vers Israël grâce à une opération militaire du Hezbollah ».
Selon Yadlin, au Liban on privilégie les deux premières options, toutefois : « s’il y a un conflit militaire interne au Liban, il ne fait aucun doute que le Hezbollah battra l’armée libanaise et prendra le contrôle du pays. Bien que le but de la résolution 1701 du conseil de sécurité soit de transformer l’armée libanaise en la plus grande force du pays, depuis 2006 le Hezbollah s’est renforcé beaucoup plus que l’armée ».