Le Guardian, quotidien britannique de grande diffusion, a publié mardi dans ses colonnes un article rédigé par Danny Ayalon, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères. Ayalon mentionne l’importance de reconnaitre les droits des réfugiés juifs qui ont été expulsés des pays arabes et musulmans, face à la revendication du droit au retour des réfugiés arabes invoqué par le narratif arabe.
Ayalon a saisi l’occasion pour inviter les Arabes à bien vouloir se rasseoir à la table des négociations : « Il ne sera pas possible d’éluder le problème des réfugiés juifs des pays arabes et tout ce que cela implique. Cela doit être pris en considération. »
Danny Ayalon a été ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis. Il est lui-même fils de réfugié juif de pays arabe. Né Sellem, son père est originaire d’Oran en Algérie, une ville où le 5 juillet 1962, le jour de l’Istiklal, l’indépendance de la « République démocratique et populaire d’Algérie », des centaines de non-arabes dont beaucoup de Juifs ont été sauvagement massacrés par des hordes en délire. Aujourd’hui, il ne reste rien de cette prestigieuse communauté juive d’Afrique du Nord qui a produit des œuvres essentielles du judaïsme. Selon les historiens, la présence juive en Algérie remonte à l’époque de la Destruction du Second Temple de Jérusalem en l’an 70, donc plusieurs centaines d’années avant la conquête arabe du XIIIème siècle.
Aujourd’hui, en Algérie comme dans tous les pays de la Ligue arabe, on monte en épingle le problème des réfugiés arabes pour exiger comme revendication ultime son règlement. Ceci en même temps qu’on occulte totalement l’épuration ethnique qui n’a laissé pratiquement plus aucun Juif dans le monde arabe. Il ne reste aujourd’hui que 5 000 Juifs au Maroc et quelque 3 000 en Tunisie sur une population qui comptait approximativement un million de Juifs dans les pays arabes après la Seconde guerre mondiale.
De surcroit, la ministre algérienne de la Culture Khalida Messaoudi, a donné dernièrement comme directive « culturelle » d’ expurger la musique andalouse algérienne de ses origines juives. Alors qu’il n’y a pratiquement plus aucun Juif présent en Algérie, cette mesure n’est pas moins sordide que le sinistre souvenir qu’elle évoque, à savoir le programme de »purifier » la musique allemande des influences juives »néfastes » du temps des Nazis.
Meir Ben Hayoun