Le gouvernement israélien a exprimé sa satisfaction, samedi soir, en apprenant que la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, refusait d’imposer une solution diplomatique au Proche-Orient. « Ni les Etats-Unis ni la communauté internationale ne peuvent imposer de solution », a déclaré Clinton lors du Forum Saban à Washington, samedi. « J’ai parfois l’impression que les deux parties semblent penser que nous pourrions agir ainsi. Mais ce n’est pas le cas. Et même si nous pouvions le faire, nous refuserions parce que seul un accord négocié entre les parties ne sera viable. »
Hillary Clinton.
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Les commentaires de Clinton sont intervenus alors que l’Autorité palestinienne continue de menacer de demander la reconnaissance internationale d’un Etat indépendant auprès du Conseil de sécurité de l’ONU. La semaine dernière, trois pays sud-américains ont officiellement reconnu l’existence d’un Etat palestinien et 26 leaders européens ont publié une lettre dans laquelle ils appellent l’ONU à fixer un délai en avril 2011. Si aucun progrès n’est constaté au-delà de cette date, alors la communauté internationale pourra « définir une vision et une stratégie pour résoudre le conflit », estiment-ils.
« Non aux implantations »
Deux autres éléments du discours de la Secrétaire d’Etat semblent avoir été particulièrement appréciés par Jérusalem. D’une part, le fait de préciser que les futures frontières (qui sépareront Israéliens et Palestiniens) devront « garantir la sécurité d’Israël » – ce qui sous-entend que le retour aux frontières d’avant 1967 n’est pas forcément une exigence américaine. D’autre part, Clinton a fait savoir que les « sujets-clés » des négociations devaient être débattus ensemble. L’Etat hébreu s’est systématiquement opposé à la conclusion d’un accord sur les frontières en seulement 90 jours, sans prendre le temps d’aborder les arrangements sécuritaires.
Si Washington refuse de forcer toute résolution du conflit, l’administration américaine pourra néanmoins avancer quelques unes de ses propres propositions, selon Clinton. « Lorsqu’une stratégie échouera, nous en chercherons une autre. Nous ne perdrons jamais espoir, et les habitants de la région ne devraient pas non plus », a-t-elle poursuivi.
Le ministre de la Défense, Ehoud Barak, également présent à la conférence Saban, s’est engagé à son tour à poursuivre le processus de paix. Plus encore, Barak a annoncé que les contours des deux Etats étaient déjà bien définis et que la solution pourrait se solder par la division de Jérusalem.
Enfin, Hillary Clinton a saisi l’occasion de samedi dernier pour renouveler l’opposition américaine au développement des implantations. « Nous ne reconnaissons pas la légitimité de la politique d’implantation », a-t-elle déclaré. « Nous estimons que leur expansion détruit non seulement les efforts de paix et de la solution à deux Etats, mais également l’avenir même de l’Etat d’Israël. »
12.12.10