Pas de réactions de la part de l’ONU, ni de la communauté internationale comme d’habitude ! Une équipe d’Al-Jazeera effectuant un reportage sur l’activité des Brigades Izz al-Din al-Qassam (la branche armée du Hamas) ont ainsi découvert que ses membres recyclaient le phosphore blanc.
Les organisations terroristes de la bande de Gaza ont récemment réitéré leur recours aux obus de mortier de 120 mm contenant du phosphore.
Un des obus de mortier au phosphore qui s’est abattu en territoire israélien (Département des RP du conseil régional d’Eshkol)
1. Le 19 novembre 2010, un obus de mortier contenant du phosphore a été tiré sur Israël depuis la bande de Gaza. Ce tir s’inscrit dans le cadre d’une salve inhabituelle de quatre roquettes et sept obus de mortier, qui peuvent avoir été tirés en réponse à la mort d’Islam Yassin, un membre de l’Armée de l’Islam qui planifiait d’enlever des Israéliens dans la Péninsule du Sinaï. Le ministre israélien des Affaires étrangères a chargé l’ambassadeur israélien à l’ONU de déposer une plainte au secrétaire général de l’organisation et au président du Conseil de sécurité (Site Internet du ministère des Affaires étrangères, 19 novembre 2010).
2. Lors d’un précédent incident, le 15 septembre 2010, au lendemain du sommet de Sharm el-Sheikh,1 les organisations terroristes de la bande de Gaza avaient tiré plusieurs roquettes et obus de mortier en territoire israélien (environ 10). Les engins s’étaient abattus sur le terrain du conseil régional d’Eshkol. Au moins deux d’entre eux étaient des obus de 120mm, dont l’un chargé de phosphore. 2 Il n’y avait eu ni blessé ni dégât.
3. Ce n’est pas la première fois que les organisations terroristes utilisent des obus de mortier contenant du phosphore. Au cours de l’Opération Plomb Durci, des engins de ce genre ont été tirés contre les forces de Tsahal, probablement par le Hamas. Avant ces deux incidents, cependant, les organisations terroristes opérant dans la bande de Gaza ont évité d’utiliser de recourir à de tels obus de mortier. Un des obus de mortier contenant du phosphore trouvé en territoire israélien (Département des RP du conseil régional d’Eshkol, 19 novembre 2010)
1 Après la reprise des négociations directes à Washington le 14 septembre 2010, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a rencontré le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas à Sharm el-Sheikh, en présence du Président égyptien Hosni Moubarak, de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et de l’émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell.
2. Ci-après des détails techniques sur l’obus de mortier au phosphore de 120 mm : ogive – phosphore blanc, substance qui s’enflamme spontanément au contact de l’oxygène et qui crée un écran de fumée ; diamètre – 120 mm ; longueur – environ 60 cm ; poids – environ 13 kg ; portée – environ 6 km.
Implications des tirs d’obus de mortier au phosphore
4. Un obus au phosphore est un obus de mortier composé de phosphore blanc. Le phosphore s’enflamme au contact avec l’oxygène. L’obus continue de brûler tant que la substance de combustion à l’intérieur demeure en contact avec l’oxygène. Les obus au phosphore sont surtout utilisés pour frapper les forces d’infanterie, créer des écrans de fumée et entraver la visibilité des forces terrestres.
5. Les dommages collatéraux causés par les obus au phosphore sont relativement faibles comparés aux obus de mortier réguliers, cependant, ils peuvent avoir un impact négatif majeur sur le moral. Au contact du corps humain, le phosphore peut causer des brûlures et porter atteinte aux organes internes. Ces obus peuvent aussi provoquer des incendies et carboniser des récoltes. Fumée causée par un obus de mortier de 120 mm Réactions des organisations terroristes aux accusations d’utilisation de mortiers au phosphore
6. Dans les deux incidents, le Hamas a démenti toute utilisation d’obus de mortier au phosphore :
a. Le porte-parole de l’administration du Hamas Taher al-Nunu a affirmé que les remarques du ministre israélien des Affaires étrangères Lieberman quant à l’utilisation d’obus au phosphore étaient fausses. Il a déclaré qu’elles visaient à placer la « résistance » (cf., les organisations terroristes) sous un mauvais jour et à fournir une excuse à l’utilisation de telles munitions par Israël (Télévision Al-Quds, 20 novembre 2010).
b. Un autre porte-parole, Sami Abu Zuhri, a affirmé qu’aucune « bombe au phosphore » n’avait été tirée sur Israël, ajoutant que l’Etat hébreu tentait ainsi de justifier l’intensification de ses opérations militaires contre la bande de Gaza et de détourner l’opinion publique sur la scène internationale (Palestine-Info, 15 septembre 2010).
c. D’autre part, un journaliste d’Al-Jazeera a déclaré que l’utilisation de phosphore était peu surprenante. Une équipe d’Al-Jazeera effectuant un reportage sur l’activité des Brigades Izz al-Din al-Qassam (la branche armée du Hamas) a ainsi découvert que ses membres recyclaient le phosphore blanc des obus israéliens trouvés dans la bande de Gaza et l’entreposaient, apparemment en vue d’un usage futur (Al-Jazeera, 16 septembre 2010).