Mardi dernier, le 28 octobre, le Hezbollah a mené un exercice de commandement dans toutes les regions du Liban afin de tester le niveau de préparation de sa milice armée pour le moment que ses dirigeants appellent « l’Heure H », ce qui signifie établir sa mainmise sur le Liban et acculer le Premier Ministre Saad Hariri. Les sources militaires de Debkafile rapportent que l’exercice a duré la journée entière et a débouché sur le discours à couteaux tirés lancé par Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah, cette nuit-là, qui a été interprété par toutes les factions libanaises comme une déclaration de guerre contre leur gouvernement et le prologue à un réchauffement de la frontière avec Israël.
(Pour lire notre reportage du 30 octobre sur ce discours et son impact, cliquez ici.)
Le groupe terroriste chi’ite n’a pas fait mystère des raisons qui président à sa posture guerrière – bien au contraire :
1. Le Hezbollah a trouvé nécessaire de répondre au récent “exercice électronique” de Tsahal, se conformant en cela à une décision prise au plus haut niveau en Iran, Syrie et au Hezbollah, de ne jamais laisser aucun mouvement militaire américain ou israélien sans réponse.
2. Il s’agissait d’un entraînement en vue de toute action militaire planifiée en prévision des heures qui mèneront à la publication des mandats d’arrêt du Tribunal Spécial pour le Liban contre des dirigeants du Hezbollah pour complicité dans l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais Rafik Hariri, il y a cinq ans.
L’exercice “Heure H” a fait la démonstration, selon des sources du Hezbollah, “de la mise en place rapide sur le terrain” de tout déploiement qui s’avérerait nécessaire. Elles prétendent « qu’en moins de deux heures », ses hommes se sont montrés capables de « maintenir une emprise sécuritaire et militaire de vastes zones du Liban ».
Nos sources remarquent que c’est la première fois que le Hezbollah a fait mention publiquement de ses projets de prendre le contrôle du Liban par la force des armes – et cela même, sans attendre que les mandats d’arrêt du TSL ne soit émis. Ce dévoilement de ses intentions en public s’est réalisé cinq jours après cet exercice de commandement d’importance cruciale, de façon à marquer le coup. Il tire avantage d’une période durant laquelle ses principaux opposants se trouvaient occupés ailleurs.
Le Président Barack Obama est débordé par la chute des taux des démocrates dans les sondages juste avant les élections de mi-mandat du 2 novembre.
Le Roi saoudien Abdallah a les yeux rivés sur une initiative ambitieuse visant à réunir une conférence de conciliation nationale de toutes les factions irakiennes afin de rompre la longue période d’impasse pour la formation d’un nouveau gouvernement à Bagdad. Le Roi saoudien cherche à réaliser une percée rassemblant tous les Arabes, qui repousserait l’Iran loin des leviers de commande.
Et à Jérusalem, les cercles politiques sont totalement empêtrés dans la trivialité de scandales internes, aussi reluisants que l’emploi illégal d’un travailleur étranger au domicile du Ministre de la Défense Ehud Barak ou les chamailleries sans fin autour des bourses pour les étudiants en yeshiva vivant chez leurs parents.
Le Hezbollah perçoit aussi qu’il peut envoyer librement ses hommes armés dans les rues de Beyrouth et éventé sa fureur contre Israël sans que les médias occidentaux ne sursautent, parce qu’ils sont tous complètement absorbés par le complot aux colis piégés d’al Qaeda et ses ramifications intercontinentales.
Par Marc Brzustowski
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