Israël pose ses conditions :
Le gouvernement israélien attend toujours une lettre des Etats-Unis, dans laquelle ces derniers s’engagent à respecter certaines conditions posées par Israël en cas de gel supplémentaire, qui durerait cette fois trois mois. Rappelons qu’Israël exige que ce gel ne touche que les « implantations » et ne concerne pas Jérusalem, que les Américains ne réclament pas, par la suite, une nouvelle suspension de la construction en Judée-Samarie, que les USA s’engagent à poser leur veto à l’Onu à toute initiative politique contournant les pourparlers et enfin que les négociations sur les frontières ne soient pas séparées des autres questions portant sur le cœur du conflit.
Des dizaines de rabbins de la mouvance sioniste religieuse se sont réunis mardi soir à Jérusalem pour débattre de la question. Le Rav Haïm Druckman a estimé qu’un nouveau gel serait un « arrêt de mort » pour les localités juives de Judée-Samarie et a rappelé que « la terre d’Israël appartenait au peuple d’Israël ».
En outre, les chefs des conseils locaux et régionaux de Judée-Samarie ont déjà lancé un préavis de grève générale pour la semaine prochaine en guise de protestation contre les projets du gouvernement. Ce mouvement devrait toucher dès dimanche les localités de Kedoumim, Karnei Shomron, Efrata, Kiriat Arba et Bet El..
Béguin » C’est un piège politique « par Yéochoua Sultan
Le ministre Benny Begin considère que la proposition américaine consistant à faire accepter par le gouvernement d’interdire aux Juifs de Judée-Samarie la construction pour trois mois supplémentaires est un piège: «Les vingts avions américains sont un appât pour nous faire tomber dans un piège. Une telle démarche ne serait qu’une invitation à encore plus de décrets interdisant la construction. Il est évident que la confiance est une valeur qu’il faut considérer comme un bien que se doit de détenir tout gouvernement. Et c’est valable aussi bien pour un gouvernement israélien. Se laisser tenter par des appâts et céder aux pressions, cela appelle à plus de pressions. Et c’est ce que nous ne tarderons pas de voir arriver si le gouvernement répond de manière positive à cette dernière proposition.»
Il se montre déçu par le manque de détermination des ministres de Shass: «Il est curieux que chaque fois qu’on arrive à un tournant et qu’il faut prendre une décision, Shass se déresponsabilise et laisse aux autre le soin de décider. Ils n’ont même pas participé à la session ministérielle d’urgence concernant la suspension de la construction pour les dix mois passés. Ils ont déclaré alors que leur opposition à toute interdiction de construire était tellement forte qu’il n’était pas question pour eux de participer à une réunion à ce sujet. Mais ils s’étaient déjà abstenus. Aujourd’hui, ils sont prêts à s’abstenir une fois de plus, mais concrètement, une telle abstention consiste en une acceptation.»
Mais la proposition américaine de Clinton ne semble pas être confirmée par un autre membre influent de l’Administration américaine. En effet, le porte-parole du Département d’Etat, Phillip Crawley, refuse de confirmer qu’une promesse aurait été effectivement faite à Israël concernant les 20 avions F-35 améliorés: «Je n’ai pas l’intention de réagir en ce qui concerne ces considérations. Je reste extrêmement prudent dès qu’il s’agit de ce genre de question,» a-t-il déclaré.
Gates répond a Israël :
Le dernier voyage du Premier ministre Benyamin Netanyahou aux USA s’est soldé par les sempiternelles pressions de l’Administration Obama, qui fait une fixation sur les chantiers destinés à proposer à des Juifs une solution de logement en Judée-Samarie. En effet, pour le président des Etats-Unis, ainsi que pour sa Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, le conflit au Moyen-Orient est à mettre sur le compte de l’expansion et de l’épanouissement des mêmes localités juives. Netanyahou, qui avait pourtant dans un premier temps parlé au vice-président américain, Joe Biden, d’un probable nouvel embrasement de la région du Moyen-Orient provoquée par une agression du Hezbollah contre Israël, sous l’égide de l’Iran, a dû rentrer au pays après avoir subi les traditionnelles séances de persuasion, dont la plus longue a duré près de huit heures, à la veille de son retour en Israël, chez Clinton.
Cependant, malgré la stupeur et le désarroi conséquents à sa nouvelle proposition de gel des constructions, et malgré l’oubli apparent de la présentation des intérêts israéliens et régionaux quant à la situation au Moyen-Orient, le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Robert Gates, a eu l’obligeance de faire part de sa réponse, certes négative, à Israël. Mardi soir, il a repoussé la demande de Netanyahou de faire peser sur le régime dictatorial iranien une menace tangible, afin de le dissuader de mener une attaque contre Israël en armant et entraînant les terroristes basés au Liban. Pour Gates, une attaque contre l’Iran ne ferait que le renforcer, en gommant les divergences qui divisent ce pays et le rendent fragile. Selon lui, une telle option motiverait d’autant plus les Iraniens à accélérer leur programme nucléaire pour le faire aboutir plus rapidement et plus efficacement.
«L’embargo économique est la démarche appropriée, a-t-il déclaré, car elle peut créer une dissension entre Ahmadeninjad et le guide spirituel Khamenei. Nous savons, de source sûre, que Khamenei commence à se demander si Ahmadeninjad n’est pas en train de se moquer de lui et de lui mentir en ce qui concerne ses capacités de résister au boycott économique. Khamenei commence à se demander si on le met bien au courant de la gravité de la situation.» Pourtant, la réponse de Robert Gates a été donnée indirectement. Le secrétaire américain a en effet exprimé son opinion au cours d’un congrès organisé par le «Wall Street Journal».
Netanyahou, pendant son entretien avec Biden au début de la semaine dernière, n’avait pas contredit l’avis exprimé ce mardi par le Secrétaire américain à la Défense. Il avait en effet convenu que les sanctions économiques portaient effectivement un coup à l’Iran, mais que ces mesures n’avaient pas un réel impact sur la politique agressive de Téhéran, qui ne se sent pas réellement menacé, et qui poursuit, certes en surmontant des difficultés plus grandes qu’en situation de relations internationales normales, sa course à l’armement nucléaire dont les motivations ne sont un secret pour personne. Lors de sa réunion, comme il en a fait part à ses proches et à la presse avant son départ, Netanyahou a rappelé à Joe Biden qu’en 2003, une menace américaine sérieuse avait dissuadé les Iraniens de poursuivre leur course à l’armement. Par sa réponse imprécise, Joe Biden a voulu se montrer rassurant, certifiant que le principal souci des Etats-Unis consistait, pour la région, en la sécurité d’Israël.
La réalité donne-t-elle raison à la position du Premier ministre? Les Iraniens ont entamé mardi un exercice militaire de grande envergure, simulant la défense de leurs installations nucléaires. La république islamique a mis en œuvre son programme «Bouclier du ciel III», et a révélé qu’elle détenait un radar gardé secret jusque-là, qui peut déceler la présence d’appareils dans le ciel jusqu’à une distance de trois mille kilomètres. Le général Ahmed Mikani, commandant des forces irakiennes anti-aériennes, a déclaré: «Le but de notre exercice n’est pas uniquement de préparer nos unités de défense aérienne, mais de transmettre un message belliqueux et claire: toute attaque aérienne est vouée à l’échec. L’entité sioniste, qui n’est pas parvenue à battre le Hezbollah et le Hamas, ne pourra pas représenter une menace contre la république islamique d’Iran».
par Yéochoua Sultan
Lu sur Aschkel.info