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L’Islamisme radical comme modèle alternatif à la civilisation occidentale par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach


L’Islamisme radical comme modèle alternatif à la civilisation occidentale par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

Le 18 novembre 2010, le chef d’Al Qaeda au Maghreb Islamique a expliqué à la France que la libération des cinq otages détenus au Mali devait être directement négociée avec Oussama Ben Laden, l’une des conditions de l’accord tenant au retrait des troupes françaises d’Afghanistan. La Ministre française des Affaires Etrangères Michèle Alliot Marie a immédiatement opposé une fin de non recevoir en annonçant que la France ne se laisserait pas dicter sa politique de l’extérieur. Pour autant, cette volonté, de l’organisation d’Oussama Ben Laden, de communiquer directement avec la France se fait de plus en plus insistante.   

Déjà, le 27 octobre dernier, Al Qaeda au Maghreb Islamique avait présenté une demande similaire, également considérée comme inacceptable par le prédécesseur aux Affaires Etrangères, Bernard Kouchner. La récurrence du procédé permet en réalité de s’interroger sur le point de savoir si l’organisation Al Qaeda n’est pas en train de se positionner comme l’unique interlocuteur et adversaire du monde occidental, proposant, avec son islamisme radical, un modèle alternatif au système vieillissant occidental, en proie à une crise profonde dont la dimension est à la fois économique, financière, sociale, morale et identitaire. 

A l’origine, l’objectif d’Oussama Ben Laden visait à mettre un terme à la présence américaine en Arabie Saoudite, qu’il qualifiait de « croisades occidentales » en terre d’Islam, constitutive d’une insulte faite au peuple saoudien et d’un sacrilège pour tout islamiste fondamentaliste radical. La libération des peuples musulmans devenait alors une priorité avec le sacrifice des combattants pour la cause, comme moyen d’y parvenir. Désormais, on assiste à une extension du champ d’action d’Al Qaeda en Afrique, avec la France pour cible compte tenu de la poursuite de sa « politique coloniale » : elle y exploite les réserves d’uranium pour le fonctionnement de ses centrales nucléaires sans reverser au Niger, une partie substantielle des produits colossaux engrangés, alors qu’il est l’un des pays les plus pauvres du monde. Al Qaeda se présente alors tel le libérateur des peuples musulmans opprimés par les régimes occidentaux dont les politiques sont à l’origine de frustrations et génératrice  d’extrémisme.

Si l’Europe est incontestablement le prochain champ de bataille d’Oussama Ben Laden, la France constitue sûrement un bon terrain pour engager les hostilités : les principes chrétiens ont été rejetés de la sphère étatique et la laïcité a laissé la place à un athéisme généralisé, ouvrant la voix à une implantation de la religion de Mahomet. Par ailleurs, et tout en conservant son statut de championne des Droits de l’Homme, la politique française est une source de l’hostilité grandissante à l’égard du monde musulman avec son débat sur l’identité nationale, sa loi contre la burqa dans le domaine public et l’absence de lisibilité de sa politique dans le monde arabe. Il en résulte pour les jeunes musulmans français, un sentiment d’agression dans leur identité et leur culture, comme s’ils étaient les victimes d’un racisme étatique à l’origine d’une détestation de la France (Oussama Ben Laden incarnant alors leur véritable héros). Les expériences récentes d’embrasement instantané des banlieues laissent envisager un véritable soulèvement lorsque l’heure sera venue, d’autant qu’enfin et sur un plan idéologique, la France reste enfermée dans la conviction selon laquelle le débat se situe entre la gauche et la droite alors que tel n’est plus le cas. Ainsi, et lorsque Ben Laden s’adressera directement aux jeunes des banlieues, la police, l’armée et la justice seront débordées, atones et incapables de réagir, faute d’avoir cerné le problème en amont et de l’avoir traité à la racine.  

De façon similaire, le Hezbollah libanais symbolise l’opposition islamique radicale au colonialisme occidental implanté au Moyen Orient. Son chef Hassan Nasrallah n’est pas disposé à coopérer à l’enquête menée par le Tribunal spécial pour le Liban concernant l’assassinat de l’ancien premier Ministre Rafik Hariri commis en février 2005, menaçant même de « couper les mains » de ceux qui inquiéteraient les membres de sa milice. Sa doctrine, très proche de celle d’Oussama Ben Laden a été exposée par le Général Aoun, chef du courant patriotique libre, lors de son passage à paris le 17 novembre 2010. Il a présenté le Hezbollah comme étant un mouvement de résistance non terroriste qui lutte et combat sur sa terre pour la libérer de l’occupation. Il a même justifié le rôle du mouvement chiite islamiste par l’incapacité des Nations  Unies à mettre en œuvre la résolution 425 qui reconnait au peuple libanais le droit de libérer ses territoires occupés et selon lui, par tout moyen. Il a ainsi déploré l’attitude partiale du Tribunal et salué dans le même temps, l’aide généreuse de l’Iran dans la reconstruction du pays. Le Général a donc, une nouvelle fois, mis en garde contre un risque de coup de force du Hezbollah.    

Bien évidemment, et pour que le coup d’Etat prenne l’apparence d’un acte légitime, le Hezbollah doit se placer dans les conditions d’une légitime défense, c’est-à-dire dans une situation injuste qu’il convient de réparer.  Pour se faire, il suffit de présenter le Tribunal Spécial pour le Liban comme étant partial, politisé, à la solde de l’entité sioniste et dont la décision se fonde sur de faux témoignages. Actuellement, le Hezbollah dispose déjà des instruments pour prendre le pouvoir avec le contrôle de médias (journaux, radios, télévisions) pour orienter l’opinion, la distribution généreuse de subsides aux associations caritatives qui viennent en aide aux victimes de la la guerre menée par Israël au sud Liban, conserve sa propre armée au côté de l’armée régulière libanaise, applique sa doctrine dans les bastions de Beyrouth (tribunaux). Désormais, il dispose d u prétexte qu’il fait passer pour une légitimité, afin de prendre en douceur le contrôle politique du pays avec la reconnaissance et l’admiration d’une grande partie de la population libanaise.  

L’influence du Hezbollah est d’ailleurs incontestable : la BBC a déprogrammé un documentaire sur la mort de Rafik Hariri prévu pour le 20 novembre, compte tenu des conclusions attendues du Tribunal qui devraient mettre en cause des membres du Hezbollah.  Le journal libanais Al Akhbar a déjà accusé les réalisateurs de l’émission de chercher à nuire au Hezbollah en lui imputant le crime sur la personne de Rafik Hariri. De même, Israël a accepté, le 17 novembre 2010, de se retirer de la partie Nord du village Ghajar partagé entre les territoires libanais et israélien, se mettant en règle vis-à-vis de la résolution 425 du Conseil de sécurité adopté en 1978; qui exige d’Israël qu’il respecte l’intégrité territoriale du Liban, sa souveraineté et son indépendance politique et qu’il se retire du  Sud Liban (au grand désespoir des habitants de ce village qui entendaient demeurer sous souveraineté israélienne).

Plus généralement, ce sont les actions des armées qui se revendiquent de l’islamisme radical qui se posent comme « légitimes »,  comme « l’Armée de l’Islam » à Gaza qui tire des roquettes sur le sud d’Israël ou qui planifie l’enlèvement de touristes israéliens dans le Sinaï, voire également le mouvement de résistance islamique (Hamas) qui cherchait aussi à enlever des israéliens en Cisjordanie avant que ses membres ne soient arrêtés par les forces de sécurité palestinienne à Naplouse… Le radicalisme islamiste a donc le vent en poupe. Il est toutefois possible pour le monde occidental, de convaincre de la justesse de son modèle, de rassurer sur ses valeurs et d’apporter le salut de l’humanité, à condition de faire preuve d’une parfaite compréhension de la nature humaine et de ses composantes, non de se contenter d’en exploiter les travers. A défaut, l’Islam deviendra progressivement le refuge du plus grand nombre.

 

Dimanche 21 novembre 2010 7 21 /11 /2010 21:44


Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 







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