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L’invention de la Palestine Histoire d’une imposture, impostures de l’Histoire. 2/5. Par Michel KÖNIG


L’invention de la Palestine  Histoire d’une imposture, impostures de l’Histoire.     2/5.     Par Michel KÖNIG

Première partie – ICI

b) La damnatio memoriae

Epuisés, les Romains en eurent assez de ces Juifs qui leurs avaient causé plus de pertes en hommes et en ressources qu’aucun autre peuple au cours de l’histoire. Après avoir écrasé la révolte de Bar-Korba, Hadrien, pour parachever sa vengeance, décida que le seul moyen de ne pas s’exposer à un autre soulèvement était de couper les Juifs de tout lien avec leur terre bien-aimée. Il procéda à des déportations massives qui vidèrent le pays de son peuplement juif .

Il voulut selon la coutume romaine prononcer la « damnatio memoriæ » la damnation de la mémoire du peuple juif, usage réservé aux empereurs fous comme Dioclétien. En ouvrant la Bible, il trouva le nom des Philistins, anciens occupants, pensait-il vaincus par David à la bataille de la vallée d’Elah, en luttant contre Goliath, le philistin.

Remarquons, entre parenthèse, que cette appellation est d’origine purement biblique et n’a donc aucune confirmation archéologique comme tout ce qui se passe en Judée-Samarie à l’époque du roi David, il y a 3.000 ans.

Mais puisque le terme est revendiqué par les Palestiniens d’aujourd’hui qui se disent descendants des Philistins, rappelons ce qu’en dit la Bible.

Les Philistins ne sont ni des Cananéens ni même un des 7 peuples donnés par la Bible. Ils ne proviennent pas de la région. Le prophète Amos (ch.9, v.7) dit: « N’ai-je pas fait émigrer Israël du pays d’Egypte et les Philistins de Caftor et Aram de Kir ». Caftor est une île de la Méditerranée, apparemment l’île de Chypre, près de la Grèce. Ainsi, le nom ancien de cette nation semble donc être Caftor, et en  Israël ils ont été dénommés du nom de Philistins, qui vient du mot « polèche », qui signifie envahisseur. Ils sont donc étrangers à cette terre. Ils sont venus de Caftor (Chypre), et ont envahi le pays de Canaan qu’ils ont occupé de Hatserim jusqu’à Gaza. En fait, dans la Bible ce sont des usurpateurs qui réclament un droit de propriété sur la terre d’Israël et la bataille d’Elah est significative de leur volonté de s’enfoncer à l’intérieur des terres.

Hadrien s’était donc trompé. Les premiers occupants de la terre promise était les Cananéens et les Jabuséens, fondateurs de Jérusalem. C’est donc Syria-jabusa ou Syria-canaa qu’aurait dû s’appeler la province après le diktat d’Hadrien.

Pour en revenir à ce personnage, cher à Marguerite Yourcenar, il est donc le premier « antisémite » partisan d’une solution finale, certes moins radicale que celle de son successeur qui a sévi pendant la deuxième guerre mondiale, mais avec la même finalité : faire disparaître la mémoire et le message du peuple juif. A cette époque bien sûr, il n’y avait pas un seul arabe palestinien dans la contrée, quoiqu’en dise M. Bole-Richard qui affirme, sans rire, dans le Monde, que les philistins étaient les ancêtres des Palestiniens. Il n’y avait même plus d’ailleurs de Philistins à l’époque romaine.  Askhelon, l’ancienne métropole des rois Philistins était devenue depuis longtemps une ville grecque et faisait partie de la décapole, un réseau de dix villes grecques qui avaient obtenus une franchise de la part des romains. Si les philistins-palestiniens veulent donc aller se recueillir sur la tombe de leur vrai père fondateur, ce n‘est pas à Ramallah qu’ils doivent se rendre, mais à Rome, au château St-Ange que le Vatican a fait construire autour du mausolée d’Hadrien.

Mais ensuite c’est l’église catholique romaine qui a maintenu le décret d’Hadrien sur le pays tout au long de l’histoire de l’Occident chrétien pour des raisons d’abord théologiques et ensuite politiques.

Théologiques parce que, au 2ème et 3ème siècle, les pagano-chrétiens de Paul, partisans d’une déconnection totale du christianisme à l’égard du judaïsme, vont l’emporter sur les judéo-chrétiens, l’entourage primitif du Christ. Ils font valoir que le Temple de Salomon n’est plus de ce monde, mais dans le corps du Christ que représente l’Eglise et que Dieu s’est lui-même détourné du peuple élu en laissant détruire le 2ème Temple. Il n’y a donc plus de temple terrestre et l’absence des Juifs sur leur terre est la marque du 3ème temple, incarné dans l’Eglise dont la communauté est le nouveau peuple élu.

Politiques parce que, après l’alliance entre l’Eglise et l’empire romain au 4ème siècle, permise par la doctrine augustinienne du péché originel et concrétisée par la conversion de Constantin en 312, l’église se devait de dédouaner les romains de la crucifixion du Christ et en fit retomber la faute sur les Juifs condamnés pour cette raison à l’errance éternelle et à l’opprobre des nations.

Cette alliance maintiendra l’appellation latine de Palestine sur l’ancien royaume de David tout le temps que dura les empires chrétiens d’Occident et d’Orient et à leur disparition par le Saint Empire romain germanique qui s’en proclamait le continuateur. C’était une façon de conforter le dogme catholique en niant le lien du peuple juif avec sa terre par punition divine.

Ces considérations ne représentent pas seulement une explication historique, elle pourrait avoir des retombées juridiques en matière de droit international. Les massacres et les déportations massives opérés par Hadrien vont bien au-delà du matage d’une rébellion comme on avait pu le voir sous Titus, même si elle ne s’est pas faite dans la dentelle et témoignent de la volonté de l’Empereur de faire disparaître la nation juive, non seulement physiquement, mais aussi dans les mémoires en supprimant le nom juif de la contrée.

Aujourd’hui en droit international, cela s’appellerait un génocide et un génocide est considéré depuis les procès de Nuremberg comme un crime contre l’humanité déclaré imprescriptible.

Alors certes on n’ira pas déterrer les ossements de l’hôte posthume du château Saint-Ange pour les pendre à un gibet et de toute façon, diront les juristes, une loi ne saurait être rétroactive.

Mais la non rétroactivité n’entraîne pas l’annulation du fait et donc depuis 1945, il existe un receleur de ce crime contre l’humanité, c’est l’église catholique romaine qui continue de faire usage du mot Palestine, synonyme de la volonté d’éradiquer le lien entre le peuple juif et sa terre.

Cela d’autant que le génocide des juifs pendant la 2ème guerre mondiale par celui qui se voulait le fondateur du « 3ème empire » (Le premier étant celui des romains et le second le saint empire romain germanique, expression politique de la catholicité), se situe dans la même ligne que les évènements de 135, la disparition physique de la nation juive.

Les différents régimes musulmans qui se sont succédés après les conquêtes arabes du 7ème siècle, sur la terre de Canaan, califat arabe d’abord, puis perse, puis empire ottoman n’ont jamais utilisés l’appellation « Palestine » pour l’ensemble de la contrée qui s’appelait « Syrie ». Même les croisés l’avait appelé « terre sainte », abandonnant pendant le royaume latin de Jérusalem le terme de Palestine. Après la défaite turque avec la triple alliance en 1918, la SDN confie à la Grande Bretagne Le 24 juillet 1922 l’administration de l’ancienne possession turque sous le nom de Palestine mandataire. Pour, dit ce texte, : « l’administration du territoire de la Palestine, qui faisait autrefois partie de l’Empire ottoman, dans des frontières à fixer par lesdites puissances en vue de mettre à exécution la Déclaration Balfour, considérant que cette déclaration comporte la reconnaissance des liens historiques du peuple juif avec la Palestine et des raisons de la reconstitution de son foyer national en ce pays. »

Les leaders arabes à la tête desquels on trouvera Hadj Amin el Husseini qui deviendra grand mufti de Jérusalem s’opposèrent à cet objectif et trouvèrent l’oreille complaisante de l’administration britannique qui laissa se produire les violences contre les Juifs. Mais Hadj Amin ne demanda pas à la Grande Bretagne d’accorder l’indépendance aux « Palestiniens ». Au contraire, dans une lettre à Churchill, alors ministre des colonies, de 1921, il demandait que la Palestine soit réunie à la Syrie et à la Transjordanie.

En 1947, le plan de partage de ce qui restait de la Palestine mandataire en 2 états, un juif et un arabe et qui faisait de Jérusalem une zone internationale œcuménique, est voté par l’ONU. Cette décision internationale fondatrice est rejetée par les  pays arabes environnants : Egypte, Jordanie, Syrie, Irak et Liban dont les armées envahissent le territoire accordé aux Juifs par le plan de partage et Jérusalem. Les milices issues des populations arabes locales sont dissoutes et intégrées à ces armées.

La défaite de ces armées en 1948 et la signature de l’armistice permet la création de l’état Israël et on parle alors de conflit israélo-arabe. Pour la plupart, les réfugiés qui fuient la zone des combats sont constitués par ces populations issues de l’immigration illégale et massés autour des villes. Les véritables « palestiniens », cultivateurs attachés à leur terre, sont restés sur place et constituent aujourd’hui la minorité arabe, musulmane ou chrétienne, de la population d’Israël.

Mais à Jérusalem, l’armée jordanienne de Glub Pacha, formée, entrainée, équipée et encadrée par les Anglais, prend la vieille ville et refoule l’armée juive derrière la ligne verte. Seule une résistance acharnée et le maintien de la voie sacrée permet de sauver Jérusalem ouest.

De 1947 à 1967, la Jordanie Hachémite occupe la Judée-Samarie et Jérusalem-est qu’il vide de sa population juive. La ville qui devait, selon le plan de partage de 1947, être proclamée zone internationale est annexée par la Jordanie. Le mont du temple est interdit aux pèlerins juifs. 29 lieux de culte juifs sont détruits, dont la synagogue de la « Hourva », construite une première fois au XVIIIème siècle, et reconstruite en 1864  et qui vient d’être restaurée. Le cimetière juif du mont des oliviers est vandalisé et les pierres tombales récupérées.

Personne n’a protesté, ni dans la communauté internationale, ni dans la population de ces territoires annexés par la Jordanie laquelle population n’a réclamé aucune indépendance « palestinienne » en demandant de faire de Jérusalem leur capitale.

Ce n’est qu’après la guerre des 6 jours, quant tout espoir pour les arabes de renverser la situation par un conflit classique entre armées nationales va prendre fin, que l’OLP, pour reprendre le flambeau de ce conflit en l’insérant dans la mouvance des mouvements révolutionnaires de l’époque (Carlos), va lui donner son contenu nationaliste « palestiniste » pour appuyer sa propagande à destination de l’occident.

Jusqu’à cette date, le terme « Palestine » était dans le langage vernaculaire,  l’ancienne terre des juifs qui en avaient été chassés par les romains. Dans les manifestations antisémites d’avant guerre, on criait alors : « Les Juifs en Palestine ».

C’est sous le terme de Palestine, comme on l’a vu, que la SDN confirme le lien du peuple juif avec la Palestine pour y fonder un foyer national juif. Encore en 1947, la Ligue Française pour la Palestine libre milite, non pour un état arabe, comme le vocabulaire d’aujourd’hui pourrait porter à le croire, mais pour un état juif indépendant après le retrait britannique. Jean-Paul Sartre écrit à la ligue au début de l’année 1948 qu’un « Etat Palestinien (le futur état d’Israël), un Etat indépendant, c’est une garantie pour la paix à condition qu’il soit assez fort pour se faire respecter. »

C’est à partir de cette date que le terme « Palestine » va être en quelque sorte « squatté » par la propagande arabe, détourné de sa signification historique originelle pour lui donner son contenu actuel qui vise une prétendue antériorité nationale arabe sur les territoires de la Palestine mandataire, moins la Jordanie accordée par avance à la dynastie hachémite par les Anglais.


Pourquoi cette occupation sémantique ?

D’abord, parce qu’expliquer que c’est la charria qui commande à tout musulman de mener le djihad pour imposer l’islam aux populations infidèles, et notamment de reprendre en priorité les terres autrefois musulmanes, n’était pas très porteur à l’égard de l’Occident, ni même à l’égard des autres mouvements révolutionnaires de l’époque, pas très réceptifs aux motivations religieuses.

En outre cette motivation pourrait donner lieu à des polémiques religieuses, car les premières sourates du Coran et notamment celle de « la Vache », reconnaissent l’antériorité du Pentateuque et du caractère prophétique de la personnalité de Moïse, y compris la promesse qui lui est faite par l’Eternel de donner le pays de Canaan aux enfants d’Israël. (Mais, on attend encore l’imam qui osera dire que la lutte contre le sionisme est contraire aux préceptes coraniques et que les « martyrs » de la cause palestinienne risquent de se retrouver en enfer plutôt que dans les bras des hétaïres sacrées.)

Cela d’autant que le sionisme se revendique du concept de nation qui ouvre droit à l’auto-détermination des peuples et au droit de ceux-ci de disposer d’un état souverain établi sur le territoire nationale. Ce qui le sous-tend et que l’on retrouve dans la déclaration Balfour qu’il inspire, c’est que le peuple juif dont la continuité est attestée à travers les siècles a droit à un état sur la terre dont il a été injustement privé. Cet argument très fort dans la conscience internationale à l’époque de l’émancipation n’aurait pu être battu en brèche par des arguments uniquement religieux.

Alors imaginer, au mépris de la chronologie historique la plus élémentaire, que la Palestine formait une nation autrefois unie, mais occupée ensuite par les vilains sionistes, colonialistes et impérialistes, était beaucoup plus efficace à l’égard des bonnes consciences européennes et altermondialistes.

Ensuite parce que la référence au mot Palestine permet vis-à-vis de l’Occident, de demander, sans le dire, le retour, non pas à la situation d’avant 67, mais à celle de 47, c’est-à-dire au retour à la Palestine mandataire. Cela développe une ambiguïté dont jouent les différents mouvements palestiniens.

Enfin, comme on l’a vu plus haut, le terme Palestine réveille d’anciennes connotations anti-juives et surfe sur la crainte théologique qu’inspirent aux catholiques le renouveau de l’état d’Israël qui contrarie, dans une vision millénariste, le fondement du dogme de l’église romaine.

Ainsi a été créé un « palestinisme », théoriquement pendant nationaliste du sionisme, mais en fait faux-nez (ou « avatar » si l’on veut) de la propagande de l’Islam djihadiste en direction de l’Occident.

Si ce néologisme de « palestinisme » est utile c’est pour bien faire la différence entre la situation humanitaire et économique des habitants des territoires autonomes qui peut être solutionnée sur un plan politique et la propagande djihadiste qui se cache sous le vocable « palestinien » en utilisant le concept occidental de nationalité que l’Islam ignore.

Certes tous les musulmans ne sont pas djihadistes, mais quand les gazaouites portent au pouvoir, par voie électorale, le Hamas, dont la charte est fondée sur le djihad islamiste, ils en prennent la responsabilité. Tous les allemands n’étaient pas nazis, mais leur responsabilité collective dans l’avènement du nazisme a été reconnue et, comme le rappelle la série « Apocalypse », il a fallut détruire l’Allemagne pour détruire le nazisme.


Lire la troisième partie en cliquant ici


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