La tension politique autour du thème de la construction dans la capitale du peuple juif s’intensifie. Dans un langage de moins en moins diplomatique, après les Etats-Unis par la voix du porte-parole du Département d’Etat Philip Crowley, la France s’y met aussi.
Le Gouvernement français exige d’Israël de revenir immédiatement sur sa décision de permettre la construction de 1300 appartements dans les quartiers de Pisgat-Zeev et de Har Homa. L’humour de la situation où un pays se voit contester le droit naturel de construire dans sa capitale n’échappe à personne en Israël. Qui plus est, serait-ce là un clin d’œil providentiel? De nombreux Israéliens originaires de France résident dans ces deux quartiers populaires de la capitale israélienne. Har Homa est le faubourg où la proportion de francophones est probablement la plus forte à Jérusalem. Le français est la seconde langue parlée dans les autobus menant et arrivant à Har-Homa.
Dans un communiqué du Quai d’Orsay, il est déploré que ces projets de construction portent atteinte à la confiance entre les deux parties et contredisent le droit international ainsi que la Feuille de route, pour ceux qui se souviennent de ce document du début des années 2000.
De sorte que les protestations internationales à l’encontre des projets de construction à Jérusalem ont renforcé le consensus de la population israélienne sur la nécessité de construire. D’autant que la montée vertigineuse des prix de la pierre à Jérusalem est la conséquence logique du gel des projets immobiliers qui a entrainé un déficit d’offres par rapport à la demande. Cette surchauffe des prix de l’immobilier qui en résulte inquiète plus d’un expert économique, dont le Gouverneur de la Banque d’Israël, M. Stanley Fischer, en tête. L’aval à la construction de 1300 logements à Pisgat-Zeev et à Har Homa n’est toutefois qu’une réponse partielle à ce problème.