Le chef de l’Etat iranien ne compte plus ses ennemis à l’étranger comme à en Iran.
Selon le journal koweïtien Al-Siassah (1) les renseignements libanais ont déjoué une tentative d’assassinat contre Mahmoud Ahmadinejad, lors de sa visite au pays du Cèdre la semaine dernière. Ainsi Ahmadinejad aurait quelque peu retardé son arrivée au fief du Hezbollah, à Bint Jbeil (au sud), après avoir été informé.
Le journal arabophone rapporte que « Jeudi dernier, les services de l’intelligence de l’armée libanaise ont été en mesure d’interrompre le plan qui visait le Président iranien. ».
« Le cortège du Président iranien a été obligé de changer de route, ce qui explique son retard de plus de deux heures pour arriver à Bint Jbeil, en raison de la réception de l’information d’un complot pour l’assassiner »
« Les services du président ont évité de passer par la route de Jannah et le fil Ouzai. Ils ont emprunté la route de la ville sportive par l’autostrade en direction de la ville de Sidon »
« Alors que le cortège se déplaçait rapidement, accompagné par des véhicules camouflés, et d’un hélicoptère appartenant à l’armée libanaise, et avant son arrivée à Doha Hossà à environ douze kilomètres de Beyrouth, il reçu un appel des services de renseignement de l’armée, lui intimant de s’arrêter et de retourner à l’aéroport de Beyrouth, pour s’assurer de la protection des équipes spéciales de l’armée et des forces de sécurité »
« Les proches d’Ahmadinejad ont eu connaissance du fait que les renseignements de l’armée libanaise avaient détecté des mouvements suspects le long de la route côtière. Le Président iranien a également reçu un appel du Président Michel Suleiman, qui l’invitait à s’arrêter, et à renoncer à sa visite au Sud Liban, en invoquant des contraintes de temps »
« Néanmoins, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a pas été convaincu par la version des renseignements donnés par l’armée. Il a demandé si la Direction de l’Information des Forces de Sécurité Intérieure était au courant, et il a décidé de prendre sur lui de convaincre Ahmadinejad que la sécurité est assurée sur l’ensemble du Liban, et Nasrallah a personnellement donné des directives pour mener une évaluation complète de la côte »
« Toutefois, le président libanais a demandé au commandant des forces armées de se rendre immédiatement à l’aéroport de Beyrouth, où il a déclaré fermement que la protection d’Ahmadinejad est de la responsabilité de l’Etat libanais, et qu’il n’a pas besoin de visiter Bint Jbeil »
Le journal koweïtien rappelle que « signe que le président iranien se trouvait dans une région à risque, des sources ont révélé que les habitants du village de Saadiyat, dans la zone côtière de la région de Chouf, ont entendu des rafales de feu du côté de la montagne, et que M. Ahmadinejad n’a pas passé la nuit à l’hôtel Phénicia, où il devait séjourner, mais au siège de l’ambassade d’Iran, du fait que cette zone est contrôlée par le « parti de Dieu », puis il est allé à l’hôtel en secret dans la matinée du deuxième jour de sa visite».
La présidence iranienne n’a pas confirmé ou nié cette révélation du journal arabophone.
Le président iranien a déjà échappé, le mois dernier, à une tentative d’assassinat à New York. Un mouvement d’opposition qui lutte pour renverser le régime au pouvoir en Iran, a échoué dans l’élimination du Führer iranien. Des fusils, des grenades et du matériel explosif auraient été saisis par la police New Yorkaise.
En Aout 2010 un attentat à la bombe visant son cortège, lors d’une visite à Hamadan (dans l’ouest de l’Iran), a lui aussi échoué. L’attaque s’était produite alors que son convoi se rendait de l’aéroport à un stade local. Le site internet et conservateur “Khabaronline.ir” avait fait état de l’explosion d’une “grenade”, n’ayant fait aucune victime, sur le passage du convoi présidentiel. La bombe aurait en réalité fait des blessés parmi les occupants d’un autocar du cortège, qui transportait des collaborateurs du Président et des journalistes, a rapporté le 4 août 2010 la chaîne de télévision saoudienne Al Arabia.
Aucune tentative d’attentat contre Ahmadinejad n’a réussie. Les militants iraniens saisissent toutes les occasions pour faire disparaître cet ennemi du peuple iranien.
Rappelons enfin que le fusil offert par le chef du Hezbollah à son sponsor iranien lors de sa visite au Liban, et présenté comme « un butin de la guerre de 2006 », n’est en fait plus utilisé depuis trente ans par l’armée israélienne, selon le quotidien Yediot Aharonot (!)
Ftouh Souhail, Tunis
(1)http://www.elaph.com/Web/NewsPapers/2010/10/604711.html?entry=homepagenewspapers