Avigdor Lieberman a rencontré, aujourd’hui à Jérusalem, ses homologues français et espagnol. Après avoir critiqué la gestion européenne des dossiers somalien, afghan, nord-coréen, zimbabwéen et soudanais, il a donne une piqure de rappel historique à ses visiteurs. Ils seront jugés sur leurs actes !
“Avant de nous apprendre à résoudre les conflits ici, je m’attends tout du moins que vous résolviez tous les problèmes de l’Europe,” a affirmé le ministre des Affaires étrangères dimanche soir.
Lors de leur rencontre à Jérusalem, Lieberman a déclaré: «En 1938, la communauté européenne a décidé d’apaiser Hitler au lieu de soutenir l’allié loyal Tchécoslovaque… et il sacrifia son ami sans rien gagner.” Lieberman aurait pu ajouter que l’Europe avait pourtant toujours promis de garantir la sécurité de la Tchécoslovaquie. Et qu’elle fait de même avec Israël sans pourtant ne jamais rien faire malgré les milliers de missiles qui s’abattent sur Israël depuis des décennies.
“Nous n’avons aucune intention de devenir la Tchécoslovaquie de 2010 et nous insistons sur les intérêts vitaux d’Israël”, a ajouté Lieberman. Il a aussi dit à ses homologues que l’Occident a échoué dans la résolution des conflits et qu’il ne comprend pas pourquoi Israël est, en conséquence, pris pour cible. “Il semble que la communauté internationale tente de rattraper ses échecs à résoudre les conflits en Somalie, en Afghanistan, en Corée du Nord, au Zimbabwe, au Soudan et dans d’autres lieux, en essayant de parvenir à un accord israélo-palestinien d’ici un an”, dit-il . “Au lieu de discuter du prochain référendum au Soudan avec la Ligue arabe ou de discuter de la situation explosive qui va faire de l’Irak un pays encore plus sous tension en 2012, Israël est l’objet de pressions. Cela peut conduire à l’effondrement des négociations, tout comme ce fut le cas en 2000, après le camp sommet de David. ”
Lieberman semble être bien seul à comprendre le détournement des regards des conflits de fortes intensités sur Israël. Il semble être le seul à comprendre une géopolitique complexe que le Quai d’Orsay feint d’ignorer. Et malgré la qualité de ses analyses, il n’est toujours pas pris au sérieux. A croire qu’en Europe, ce sont toujours des incapables qui prennent les hautes fonctions. Voilà qui explique peut-être pourquoi le déclin politique, économique et sociologique du vieux continent.