Alors que la continuation de pourparlers israélo-palestiniens se trouve on ne peut plus dans une impasse que tout un chacun avait de toute façon prévu d’avance…Alors que les Etats Unis, l’U.E mettent tous leurs efforts ( et leur poids sur le gouvernement israélien) afin de solutionner la « problématique » des constructions. Alors que des propositions israéliennes de limiter celles-ci sembleraient avoir été faites vers les palestiniens ( limite de 1200 constructions par an). Alors que Abou Mazen ne s’exprime pas encore sur la question et préfère attendre la semaine prochaine, l’après discussions avec la Ligue Arabe, je n’ai pu me résigner à ne pas avancer quelque peu, à ne pas extrapoler vers une continuation des pourparlers de l’après ce « round », etc…
Sans désirer encore aucunement pénétrer dans des histoires de tracés de frontières, de lignes séparatrices qui seront fonction des années 1967 ou pas, il me semble qu’un iceberg plus imposant que celui qui a coulé le Titanic en son temps se dressera irrémédiablement devant ce bâtiment nommé « Pourparlers » et qui aura pour nom : l’Esplanade du Temple…
Les problématiques de constructions ou pas se retrouveront tout à coup loin derrière, oubliées, mises à l’écart, engrangées dans un dossier nommé dorénavant « historique des concessions »….
Mais l’Esplanade du Temple, premier lieu saint du judaïsme, espace sur lequel déjà en -586 s’élevait un premier temple, puis un second en place en -516, celui-ci détruit en 70 par Titus aura-t-elle la primeur décisionnelle sur l’Esplanade des mosquées, troisième lieu saint pour l’islam, sur laquelle se tiennent depuis le 7e siècle le dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa ?
A moins que la situation ne se calquera sur celle de l’Inde, sur ces lieux saints partagée entre Musulmans et Hindous, dans cette ville sainte d’Ayodhya avec sa mosquée érigée en 1528 et détruite en 1992 par des « kar sewaks » (activistes hindous) à coups de pioches.
A moins que tout comme dans cette contrée lointaine la démolition n’entraînera des représailles (qui se prolongèrent en Inde jusqu’en 2003) avec des attentats de « vengeance »…
L' »Esplanade du Temple – des Mosquées » acceptera-t-elle un jugement digne du roi Salomon et similaire à la solution trouvée par la justice indienne pour le site de Ayodhya, en l’occurence: un partage égal de la propriété du site, décision prise ce jour en Inde et envers laquelle le temps nous témoignera ou pas de la viabilité de celle-ci dans le temps ?
Les populations juives comme musulmanes, d’ici ou d’ailleurs, les personnalités musulmanes comme juives pour qui la sainteté du lieu a actuellement tout de l’évidence, seront-elles prêtes demain à s’en partager la propriété, d’où la direction au journalier ?
Des voix telles celle de l’imam Jama Masjid de Dehli s’élèveront-elles jusqu’à déclarer comme celui-ci : « nous ne sommes pas disposés à concéder un centimètre à quiconque » ?
Nous parlons ici des difficultés des pourparlers actuels, des pressions réelles qui sont exercées par le « Grand Monde » afin de ne pas s’arrêter en chemin, de poursuivre ce qui a été commencé….Obligation de prouver que…
Dans le cas de figure d’une réussite et de la poursuite des pourparlers, quels seront les outils utilisés par l’International afin de persuader les juifs comme les musulmans de solutionner le devenir de ce lieu sacré ? Les menaces ? Les contrats fabuleux à venir ? Le véto systématique pour toute condamnation devant l’ONU..?
Il me semble que l’International désireux de solutionner ce qui est nommé « le problème palestinien » n’a aucunement réfléchi aux implications quant à la cité de Jérusalem et à ses lieux symboliques; mais qu’importe n’est-ce pas: l’essentiel n’est-il pas de prouver que des solutions peuvent être trouvées, que le mot paix, peace peut être chanté à tue-tête, et qu’importe au final si celles-ci ont auront tout d’une assise plus que bancale, n’est-ce pas ??
Marc Lev.
Sources: le Figaro.fr – Mako.co.il