Rédaction d’Objectif-info :
Le 26 septembre Alain Finkielkraut était impressionné par » la sincérité du leader palestinien ». Le 28 Richard Prasquier disait admirer « sa ténacité dans la recherche d’une solution pacifique » et rendait » hommage à son courage ».
Le 8 octobre, soit 10 jours plus tard, Abbas illustrait à sa façon tous ces hommages. Il déclarait à ses pairs de la Ligue Arabe « qu’Israël avait marginalisé l’Autorité palestinienne sur les plans politique, législatif, fonctionnel et de sécurité , en Cisjordanie et dans la bande de Gaza », que « dans les faits, Israël avait mis fin aux accords d’Oslo et aux autres accords passés avec l’OLP depuis 1993″, et qu’en cas d’échec des négociations » la première option des Palestiniens devait être de rechercher la reconnaissance d’un État palestinien indépendant dans les frontières d’avant 1967 par les États-Unis et les Nations unies.
» Notons au passage que dans la rhétorique de Abbas l’échec des négociations tient au refus d’Israël de se plier à son ukase unilatéral, le gel total des constructions.
Trois pays soutiennent Abbas dans son intention de proclamer unilatéralement un État palestinien en cas d’échec du processus de paix .
Selon des propos rapportés lundi, [le 11 octobre], Le président Mahmoud Abbas aurait déclaré que dans les faits, Israël avait mis fin aux accords d’Oslo et aux autres accords passés avec l’OLP depuis 1993. Ces déclarations auraient été faites au cours du récent sommet de la Ligue Arabe en Libye [vendredi 8 octobre].
En premier, l’Autorité palestinienne a réaffirmé son opposition à un gel temporaire des constructions dans les implantations et rejeté l’idée de garanties américaines accordées à Israël.Le négociateur en chef de l’OLP, Saeb Erekat, a cité Abbas qui aurait dit aux dirigeants arabes participant au sommet qu’Israël avait marginalisé l’Autorité palestinienne sur les plans politique, législatif, fonctionnel et de sécurité ,en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
« Le président Abbas a souligné aux dirigeants arabes que, dans les faits, Israël avait annulé les accords d’Oslo et les autres accords signés avec l’OLP » a déclaré Erekat à l’Agence France-Presse.
Il a souligné qu’Abbas avait été clair : en cas d’échec des conversations de paix, la première option des Palestiniens devait être de rechercher la reconnaissance d’un État palestinien indépendant dans les frontières d’avant 1967 par les États-Unis les Nations unies.
Abbas qui a rencontré lundi [11 octobre] les ministres des affaires étrangères d’Espagne de France et de Finlande en Jordanie, les a informés des résultats du sommet de la Ligue Arabe en Libye et de sa position en ce qui concerne l’avenir des conversations de paix.
Abbas a aussi reçu le soutien de ces trois pays à son projet de déclaration unilatérale d’un État palestinien en cas d’échec du processus de paix.
Suite de cette rencontre, Erekat a déclaré qu’Israël devait être tenu pour seul responsable de l’échec des conversations de paix s’il continue à construire dans les implantations : les Palestiniens escomptent que les États-Unis et l’Union européenne exerceront des pressions renforcées sur Israël pour l’extension du moratoire sur les constructions dans les implantations.
Nabil Shaat, membre de la délégation de l’Autorité palestrinienne pour les négociations de paix, a déclaré dimanche que les Palestiniens ne retourneraient pas à la table des négociations si Israël n’étendait pas le gel des constructions. Il a dit aussi que les Palestiniens n’accepteraient pas un gel temporaire ou partiel des constructions comme le moratoire de 10 mois qui a expiré qui a expiré le mois dernier.
« Ce qu’il faut, c’est une pleine cessation des activités dans les implantations et non pas une cessation temporaire » a dit Nabil Shaat à Ramallah « Comment pourrait-on poursuivre les implantations sur les terres qui doivent faire l’objet d’un échange pour la paix ? » Ce gel doit aussi inclure Jérusalem a-t-il ajouté.
Il a aussi brandi la menace d’une dissolution de l’Autorité palestinienne qui obligerait Israël à endosser la responsabilité de la population de Cisjordanie et de Gaza si les conversations de paix échouaient, en contradiction avec la déclaration d’Erekat du jour précédent . Celui-ci avait affirmé qu’il n’y avait pas de projet de démission de Abbas ou de démantèlement de l’Autorité palestinienne. Nabil Shaat a aussi déclaré que les Palestiniens ne désiraient pas revenir à un cycle de conflits, « bien qu’ils conservent leur droit légitime de résister à l’occupation. »
Le négociateur de l’OLP a ajouté que l’Autorité palestinienne rejetait aussi toute assurance donnée par les Américains à Israël en contrepartie du gel des constructions dans les implantations pour deux mois supplémentaires.
par Khaled Abou Toameh pour The Jerusalem Post, le 12 octobre 2010