Bet Shéan, un centre samaritain important de l’époque byzantine, ne cesse d’offrir aux archéologues de nouvelles découvertes intéressantes : deux salles de prières, auxquelles s’ajoute une synagogue, ainsi qu’une mosaïque au sol portant une inscription, viennent d’être mises au jour.
Une synagogue samaritaine de 1 500 ans et une ferme agricole ayant été en service à l’époque byzantine tardive ont été découvertes lors de fouilles réalisées par le Bureau Israélien des Antiquités au sud-ouest de la ville de Bet Shéan.
Bet Shéan était déjà connu par les archéologues comme un centre samaritain important à l’époque byzantine (4ème s.) sous la direction d’une personnalité célèbre du nom de Baba Raba. D’après les docteurs Walid Atrash et Yaacov Harel, directeurs des fouilles, la synagogue était importante dans la vie des agriculteurs qui vivaient dans les alentours et elle servait de centre spirituel et social pour tous les Samaritains de la région.
« La découverte de la synagogue samaritaine au sud de Bet Shéan, située à proximité des fermes, apporte un complément de connaissances sur la population samaritaine de cette époque », expliquent les chercheurs. « Il semble que les bâtiments découverts ont été construits au 5ème siècle et ont servi jusqu’à la veille du siège musulman de la ville en 634. C’est alors que les Samaritains ont abandonné ce lieu ».
Le bâtiment découvert possède une salle rectangulaire de 5 mètres sur 8, et sa façade est tournée vers le sud-ouest, la direction du mont Garizim, le lieu saint des Samaritains. Sur les murs de la salle, il y avait cinq renfoncements rectangulaires dans lesquels se trouvaient sans doute des bancs en bois.
Le sol de la salle est recouvert de mosaïques colorées. En son centre est inscrit un texte en grec aujourd’hui incomplet mais où il est possible de lire : « C’est le Temple ».
La communauté samaritaine est restée implantée dans la région de Bet Shéan jusqu’au règne de l’empereur Justinien (527- 565), qui écrasera une révolte initiée par leur leader Julianus ben Sabar. Des dizaines de milliers de Samaritains furent alors tués ou vendus comme esclaves. D’autres se convertirent au christianisme pour échapper à la répression. D’une population d’au moins quelques centaines de milliers de personnes, on passa rapidement à une petite communauté insignifiante dans le paysage de la Terre Sainte.
mercredi 22 septembre 2010, par Cécile Pilverdier, Un écho d’Israël